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House of Winter

Charybde et Scylla : pour une diégèse des démolitions

aka : « PORTRAIT DE L’AUTEUR DANS LE MIROIR (DÉFORMANT) DU NUMÉRIQUE »

 

Howard Roark - architecte individialiste (et donc "guilty") in "The Fountaihead" by Ayn Rand

Howard Roark – architecte individialiste (et donc « guilty ») in The Fountaihead by Ayn Rand

 

Le pouvoir, dans le sens répréhensible du terme, est la capacité à diriger l’énergie et les ressources des autres au service de valeurs qu’ils ne partagent pas.
Fredrich Von Hayek

 

Depuis plus d’un an les artistes français, toutes catégories confondues, se débattent contre une transformation majeure, et infiniment négative, de leur métier : « la loi sur les livres indisponibles du XXe siècle », aka :  » (infâme) projet ReLIRE« .

Cette « loi », (pour ceux qui auraient manqué quelques épisodes) consiste à octroyer à l’État le pouvoir de saisir, au bénéfice de groupes privés,  des oeuvres dont les auteurs sont non seulement connus et parfaitement identifiables, mais aussi, par opposition au système du « domaine public »… vivants. Et ceci du moment, donc, que les oeuvres en question ne font plus l’objet d’une exploitation commerciale, et sans la permission des auteurs, ni contrat. Je ne reviendrai pas aujourd’hui sur cette dégradation manifeste du droit des créatifs, et la remise en question des principes premiers du Code de la Propriété Intellectuelle. Je me suis déjà amplement exprimée sur le sujet, ainsi que tous mes confrères de la Nitchevo Agency (cf ici et sur : Nitchevo Squad News. Il va de soi, évidemment, que je suis une farouche opposante à ce système.

A l’occasion de la mise en ligne de l’opus I du sinistre « Registre ReLIRE », l’écrivain Charles de Lint me faisait part de sa stupéfaction et de son découragement devant les dégâts, de plus en plus importants, que subit notre métier depuis une dizaine d’années. Les atteintes aux droits des créateurs ne sont pas un phénomène local, mais une pandémie qui touche toutes les sphères, et toutes les contrées.

Il ne s’agit donc pas ici d’un événement isolé, soumis aux caprices politiques de notre ‘belle’ France (et sur lequel, fait notable, la Droite et la Gauche se trouvent pour une fois — hélas ! — en accord), mais bien d’un changement global en marche, assorti à des temps de crise et de chaos, où le bon droit et le bon sens marchent gaillardement main dans la main pour aller se jeter du haut de la plus proche — et escarpée — falaise. Cette transformation proprement maléfique des lois reflète une dérive des mentalités, et  la façon, au final, dont on se met à considérer toute chose jadis précieuse, voire sacrée : la vie privée, les comportements publics (cf. nos politiques de plus en plus « clownesques »), la propriété d’autrui (que ce soit son corps, ses biens, ses créations).

Sur ce terreau déjà suffisamment lépreux de la « moissonneuse batteuse ReLIRE » se greffe une surprise supplémentaire, propre à transformer tout auteur sobre en pochard.

Ceci sera mieux « encapsulé », en préambule, par une formule en usage de par chez moi :

Que Dieu s’occupe de mes amis. Mes ennemis je m’en charge.

(dicton yiddish)

A savoir : parmi les opposants à ReLIRE se trouvaient des « infiltrés », dont la nature n’apparut clairement que lorsqu’ils essayèrent d’instrumentaliser l’échec du Recours devant le Conseil d’Etat mené par divers auteurs (dont moi), à la suite de Yal Ayerdhal et de Sara Doke pour le syndicat « le Droit du Serf ». Instrumentaliser… dans quel but ? (bonne question, merci). Pour, tout simplement,  faire l’apologie d’une idéologie aussi négative et pernicieuse pour les créatifs que peut l’être le vandalisme étatique reflété par ReLIRE, c’est à dire :  le « commonisme ». 

Nota Bene accessoire : jusqu’alors, mon avis sur le Commonisme était non fixé, et plutôt indifférent. Un système permettant à des rédacteurs, auteurs, photographes etc. de diffuser des oeuvres gratuitement, en permettant ou pas leur altération ne pouvait qu’être sympathique aux yeux de « l’anarcho-gauchiste » (je cite mes détracteurs !) et la passionnée de « cross medias arts » que je suis. 

Cette sympathie de principe s’arrête net  dès lors que les tenants de ce système de licences (dont Wikipédia est le fer de lance) prétendent réformer politiquement le système du Droit d’Auteur pour soumettre — au sens strict = sans leur agrément — les artistes à cette méthode.

Il va de soi que, bien que l’on dise volontiers que « l’ennemi de mon ennemi est mon ami » la formule ne peut s’appliquer ici. Si une victoire contre ReLIRE devait aboutir à l’émergence d’un système pire encore, il ne pourrait être acceptable, même aux abois, de faire alliance.

Le principe de base de Commonisme est une construction de « ruche », basé sur l’idée assez farfelue que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » et que tous ces Bisounours veulent, automatiquement, mettre leurs idées, créations et travail en commun, pour aboutir à une société présentée comme « utopique, et propre à nous sauver tous ». Dans cette optique, on conchie les individus prétendant à avoir une personnalité et des créations en découlant, et l’on valorise en parallèle, évidemment, l’idée de « partage ».

Sauf que bien sûr (en laissant magnanimement de côté les illusions cocasses que se font ces habitants de L’Ile aux Enfants sur la bonté humaine) un partage, une collaboration, un travail collectif présupposent, obligatoirement, l’agrément de toutes les parties impliquées. Et donc… mposer aux artistes cette renonciation à leurs droits (notamment patrimoniaux) est un acte dictatorial, et agressif au plus haut niveau. C’est de surcroît, par définition, un contresens. Un partage volontaire est un partage, oui, mais un partage imposé est un impôt. Une taxe (d’où dérive, comme on le sait, le verbe « taxer » et sa version en lang. familier = … voler).

Les licences de type « Creative Commons » sont-elles une mauvaise chose per se ? Bien sûr que non : dans la mesure où elles constituent un choix, une option (parmi d’autres) que tout créateur peut sélectionner pour tout ou partie de sa ‘production’. Une option, et rien de plus, d’autant moins une obligation.

Ces licences libres, menacées elles aussi par la Loi ReLIRE qui entend inféoder la protection de l’art à son exploitation commerciale, doivent être défendues, oui, certes ! Mais imposées comme règle (unique !) de diffusion de nos travaux ? Non. NON, certainement pas ! 

Lorsque, alarmé par la découverte de cette hydre, on se penche plus sérieusement sur le sujet, on découvre avec une certaine stupeur que l’intérêt acharné des Commonistes pour l’Art s’assortit d’une paradoxale mais indéniable haine des artistes, et d’une remise en question de tous les aspects fondamentaux de leur travail.

Nous touchons ici à une déformation du raisonnement commune à une niche particulière : les chantres, prêtres, sicaires et hiérophantes auto-proclamés du « Numérique Roi ». Une frange de la « génération internet » qui vit dans l’idée que l’avènement de l’outil numérique a changé :

– Le monde

– L’humanité

– Les paramètres même de nos psychés et biologies

Et qui non seulement vivent dans cette illusion et la propagent en la présentant aux gogos comme une vérité absolue, mais également, donc, visent à établir une civilisation Cyber Punk (TM)  où ces changements induits par l’informatique auraient force de loi, pignon politique (le fameux « Parti Pirate » et ses dérivés) et validité philosophique obligatoire.

On lira avec intérêt (et la correcte dose d’anti-émétiques, en ce qui concerne la Propriété Intellectuelle) l’intervention de Benjamin Bayart sur Slate Magazine  dont (quote) :

 « Le droit imprescriptible est le droit pour le public à accéder aux oeuvres, le droit des auteurs à jouir d’une juste rémunération ne peut exister que tant qu’il n’obère pas ce premier droit. Les premiers fondamentaux du droit d’auteur, par exemple, sont intéressants: quand il est fait commerce d’une oeuvre, une part du fruit de ce commerce doit revenir à l’auteur. L’exploitation commerciale peut faire l’objet d’un privilège momentané, sous condition qu’elle ait lieu, et que sa durée ne soit pas extravagante. »

La remise en question de la rémunération des artistes (et donc de la pratique de l’Art de façon professionnelle) constitue un pan majeur des propositions des Commonistes, Pirates & affiliés. Ces propositions, si elles passaient, auraient évidemment des répercussions importantes sur la production future dans ces domaines, mais aussi dans celui des inventions et produits de « l’idée » car les licences, brevets etc. sont aussi dans leur collimateur.

Cet aspect du problème est si important qu’il devrait faire l’objet d’un article distinct, où mon meilleur côté « Cassandre » trouvera à s’exprimer (ni « dans la joie » ni dans « la bonne humeur » toutefois ! Merci pour rien !).

Il en va de même pour la pierre angulaire de ces deux constructions ( = ReLIRE et le Commonisme) qui, quoiqu’en apparence opposées, n’en sont pas moins proches parentes = « Le bien public ». 

C’est au nom de cette formule, (assez galvaudée par de nombreux systèmes totalitaires à travers les âges pour que son faciès incite légitimement à la prudence), que nos deux adversaires justifient le cambriolage de notre travail, de nos idées, de nos vies.

Le « bien public » = « l’accès aux oeuvres ». À  nos oeuvres, donc, que nous le voulions ou pas.

– Le premier, l’Etat, le fait dans un but mercantile, dans l’objectif (sous son vernis « bien public » proprement hilarant) de vendre nos oeuvres à des groupes éditoriaux, y compris ceux qui ont assez mal traités les artistes, et fait suffisamment défaut à leurs engagements contractuels et à la loi pour que ceux-ci les quittent.

– Les seconds, Commonistes et affiliés, le font sur la base d’une idéologie mal construite, mal documentée, illettrée, qui ignore toutes les bases des Sciences Humaines et Sociales, et fait preuve d’un tel manque d’humanité qu’il semble qu’ils soient devenus semblables aux robots que, sans doute, ils vénèrent.

Soyons clairs : j’ai « patouillé » mon premier ordinateur en 1985-86, je programmais des sites internet dès 1995. Je suis une nerd, une geek, une fan de Cyberpunk, et une lectrice boulimique de SF. J’adore les ordinateurs, la MAO, les gadgets technologiques. Je serais une des premières à signer pour une prise dans la nuque et une « full interface » dès que la technologie le permettra(it). Mais je ne confond pas cet outil avec l’émergence d’un monde nouveau, ou d’un changement drastique de nos natures profondes. Je ne suis pas adverse au numérique, comme des ignorants patentés me l’ont parfois reproché. Mais je suis l’adversaire, oui, indéfectiblement, d’une emprise opérée par un groupe, quel qu’il soit, sur ce media, et visant à limiter nos droits naturels sur nos idées, notre labeur, et nos aspirations légitimes à retirer de maigres bénéfices de nos travaux, et talents. Et plus que tout je suis l’ennemie, oui, de tout homme, groupe ou état visant à nous déposséder de notre identité individuelle, de nos idées, et de cette « empreinte » que le Code de la Propriété Intellectuelle lie au concept-même « d’originalité d’une oeuvre ».

Je suis donc, ayant examiné avec attention le dossier, adverse au Commonisme, comme je le suis à tout système contraire à l’Humanisme, au bon sens, et à la philosophie.

 

Ceci n’est qu’un préambule, hélas.

Il y a beaucoup à dire sur ce sujet. Beaucoup d’idées fausses, propagandistes et profondément frelatées contre lesquelles nous devons nous inscrire en faux.

C’est un long, aride et déprimant travail qui s’annonce. Il préfigure à la perfection ce qui causera le « trou dans la littérature du XXIe siècle » (puisqu’il paraît, donc, que ReLIRE aurait vocation à « boucher » le trou de la littérature du XXe– quelle pantalonnade !) : le temps que les bandits de grand chemin nous font perdre à défendre nos droits légitimes, et que nous ne pouvons donc investir à faire notre travail, et ce que le public dont il est tant question attend normalement de nous : écrire nos romans, peindre nos toiles, enregistrer nos albums… Parce qu’à quoi bon, mes bons amis ? À quoi bon terminer nos oeuvres, et les rendre publiques, si cela fait obligatoirement de nous de la viande pour ces bouchers-là ?

Vous êtes-vous jamais posé la question, dites-moi ?

Au-delà d’un principe, certes bien dans l’air du temps, de satisfaction immédiate de vos désirs… vous êtes-vous, ô membres du public, mystérieux étrangers, demandé quel est, en réalité, votre intérêt supérieur ? Quel monde voulez-vous, demain ? Quel genre de « culture » voulez-vous, demain ?

Parce que ce pouvoir-là, oui, ce ne sont pas des groupuscules propagandistes ou des l’Etats transitoires qui le détiennent, ni même nous, pauvres hères tous logés à présent à l’enseigne de la formule « artistes maudits« . Mais c’est VOUS.

VOUS.

VOUS seuls qui pouvez dire quel est cet intérêt, sa forme, ses limites, et ce que vous souhaitez réellement obtenir. Vous qui êtres responsables, individuellement, et sans bourdonner à l’unisson de la ruche qu’on prétend à vous faire habiter, de vos positions, convictions, désirs ; et de vos crimes, oui, tout autant.

Nous n’avons, nous, les artistes, que le pouvoir, et le devoir moral, de vous refuser nos oeuvres futures, si vous nous transformez en viande de supermarché.

C’est un deal, un pacte, un échange, un partage à un niveau bien supérieur que celui sur lequel théorisent ces faiseurs de logiciels, dont il est question ici. Faut-il encore que cet échange soit équitable, ou vous faites de nous des esclaves, et des mendiants. Et nous devrons y faire réponse, chacun à sa façon propre, comme nous penserons le devoir. Pour moi, parce que je suis une idéaliste, et vise, oui, au « mieux » de l’humanité, ce sera le bris absolu de ce pacte entre nous. A ceux qui m’écrivent pour me demander « quand vient la suite » je réponds ici comme je l’ai fait bien souvent en privé : j’attend de voir ce que vous faites de mes utopies avant de vous en livrer d’autres. Mais qui, m’ayant lue, pourrait en douter ?

Ceux qui se sentent concernés par ce sujet pourront assister à la suite de mon autopsie à travers X articles = me voir perdre mon temps, au lieu de finir le dernier chapitre du roman sur Frontier, de continuer Albedo, ou de poursuivre le volume VII de la Séquence d’Isenne. Et soyez-en sûrs : tous les auteurs que vous verrez, actuellement « perdre leur temps » à se défendre sont, de la même façon, les victimes de ce système. Si vous voulez lire leurs livres, ne les incitez pas à ne pas les publier. N’est-ce pas logique ?

Le premier bénéfice du « bien public » version ReLIRE et « Commoniste », le voilà : l’attente. La vôtre. L’attente de livres qui, bien qu’écrits ou en passe d’être achevés, n’aboutiront peut-être jamais entre vos mains. Magnifique horizon, en vérité ! Je nous souhaite à tous de ne jamais l’atteindre.

Dans l’attente, les êtres humains souhaitant parfaire leur avis consulteront avec profit les articles de L’écomoneur

et les débats qui se perpétuent, stériles et inlassables entre certains représentants du Parti Pirate made in France et alli  / vs /  me-myself et mes compadres créatifs Lionel Davoust, Hélène Pedot, Lucie Chenu et Olivier Gechter sur nos Twitters respectifs.

Restez vivants, actifs, pensants

Bien à vous, mais surtout à elle-même, votre habituelle et incurable mother of Fays

 

LS/.

 

Quand les gens sont ainsi menacés, à chaque instant de se faire voler tout ce qu’ils possèdent, ils n’ont plus aucune raison d’être industrieux.
Adam Smith, « Justice, Police, Revenue and Arms »

 

9 commentaires sur “Charybde et Scylla : pour une diégèse des démolitions

  1. Thomas
    juin 5, 2014

    Le principe commoner est tout de même basé sur une imposture, puisque ceux qui diffusent les œuvres qu’ils ont volé, eux, savent très bien se rémunérer, soit par des abonnhements, soit par des pubs souvent financée par des grands rebelles que sont gogol, Zozon, etc. Donc, il s’agit de refiler le droit de profiter de l’œuvre des gens qui ne produisent rien, ne créent rien, mais se contentent de jouer les charognards. Quant aux zozos du parti pirate, ils ont tendance à se transformer en hadopistes convaincus dès qu’il s’agit de défendre MON bifteck à MOI MOI MOI…

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    • Lea Silhol
      juin 5, 2014

      Oui. En effet, Thomas, finement observé.
      Et ne parlons même pas (… oh et puis si, tiens) du culte de la personnalité proprement gourouesque voué à certains de leurs porte-paroles, tandis qu’ils vantent la valeur de l’effacement de la personnalité dans « le travail collectif de la Wonderful masse ».
      Ils n’en sont pas, non, à un paradoxe de plus ou de moins, n’est-ce pas ?

      Mais, évidemment, dès qu’on le leur signale, ils brandissent leurs formules usuelles pour se défausser =
      – Procès d’intention
      – Attaque ad hominem (lorsqu’ils invoqueront l’ad personam je commencerai à les prendre au sérieux. Ils devraient potasser un peu les formules automatiques qu’ils nous servent)
      – Et l’inénarrable « C’est lui, toi, eux… *qui n’a pas compris* ».

      Le problème de ces thèses, c’est qu’elles ne devraient convaincre… que leurs concepteurs, tant leur conformité à la logique est égale à nib (moins l’absolu) et tant elles ne tiennent pas à la cuisson dans un *vrai* débat. mais… force est de constater qu’en ces temps de fast-food philosophico-idéologique, une billevesée répétée à large échelle peut finir par passer pour une vérité consensuelle.
      D’où l’importance et la *corvée* de devoir s’inscrire en faux. Ô, joie !

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  2. Pingback: Les auteurs et le commonisme : le point de vue de Léah Silhol | L'Écomoneur

  3. cupfoundation
    juin 5, 2014

    Chère Madame, Merci Merci Merci !

    Vous semblez en tous points rejoindre mes idées, et avec un style littéraire très alerte, que j’aime beaucoup (….je regarderai vos créations quand j’aurai + de temps). J’ose à peine vous dire d’aller voir mon blog car vous le trouverez bien fade sur la forme. Je ne suis qu’un faiseur de logiciel (et de théorie mathématique: voir MerchantSharing sur arxiv.org), mais celle du PartageMarchand est à preuve du contraire une bombe relativiste dans un univers Newtonien de la Culture. Ne me cataloguez surtout pas avec les pirates et commonistes, au prétexte que je suis informaticien ! Crouzet veut m’enfermer à l’asile et dès que j’explique au PartiPirate quelques principes, on pense que je traite de Nazi tout ce qui bouge. Je me tue à expliquer qu’il faut un système de commerce démocratique adapté au numérique pour bien vous (artistes) rémunérer, vous laisser tout loisir à votre art mais aussi pour passer à une nouvelle économie artisanale (sans révolution!). Savez vous que les commonistes veulent vous mettre à la diète du seul Revenu de Base, comme si vous ne valiez pas plus que le plus infirme de la société. Je m’arrête la car je pourrais en écrire des pages, pas aussi bien que vous,…ma prof de Français de MathSup me conseillait d’allumer des cierges avant les concours…mais j’ose penser que des scientifiques peuvent rejoindre de grands humanistes sur certaines idées.

    Au plaisir de vous relire sur ce sujet.
    Laurent Fournier

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    • Lea Silhol
      juin 5, 2014

      Bienvenue Laurent, je vous rejoins tout à fait sur les « matheux »… et les informaticiens – mon homme est web-programmeur, c’est dire 😉
      Einstein lui-même n’était pas vraiment le dernier, en matière d’humanisme, de mon point de vue. Je sais bien que, heureusement, tous les travailleurs ne sont pas victimes de déformation professionnelle !
      Et je suis d’accord : il nous faut de nouveaux modèles économiques, mais pas un Communisme revampé sous la défroque et le prétexte du numérique. Cette utopie là a montré, hélas, l’étendue de son échec… et de ses dérives. Tout comme l’a fait le Capitalisme en quittant les bases d’origine du Libéralisme.
      Je suis au courant de cette blague du « revenu de base », oui. Cette idée a été émise par des personnes qui n’ont aucune connaissance pratique de ce métier, et un mépris dantesque pour la niche qu’elles prétendent réformer.

      Il est bien évidement (et malheureusement) impossible de traiter avec des gens aussi infusés de haine à l’égard de la nature même de l’art, et des processus d’invention de manière générale. Dommage. Certaines de leurs idées sont intéressantes, mais une société qui veut faire des créatifs des *fonctionnaire* est la promesse d’un avenir terrible pour l’humanité.

      A bientôt pour d’autres échanges.
      LS/.

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  4. Pingback: L’économie numérique n’est pas circulaire | ⊔Foundation

  5. Cédric Jeanneret
    juin 8, 2014

    Et en temps que lecteur (ne vivant pas en France de plus), que puis-je (pouvons-nous faire ) pour « aider » (et je ne cache pas qu’une partie de ma demande n’est pas motivé par de nobles idéaux, mais par l’envie de continuer/recommencer à lire les œuvres de pas mal d’auteurs.

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  6. Lea Silhol
    juin 9, 2014

    Ce blog fut cité dans d’étranges conditions in : (cf. pingback ci-dessus).
    C’est le mot « attentisme » qui y renvoie, ce qui m’a laissée considérablement… effarée. Je répercute ici le commentaire que j’ai, donc, laissé en réponse.

    ***

    « Je me demande vraiment ce qu’un lien sur mon blog fait dans un passage par ailleurs peu clair, d’autant plus lié au mot « attentisme ». C.a.d : (quote) : « En attendant la diffusion du Partage Marchand, je ne saurais conseiller les artistes de promouvoir l’attentisme, et de freiner la montée du numérique préhistorique pendant quelques mois ou années. »
    C’est, au mieux, mal exprimé ; au pire… ridicule.

    Par ailleurs : l’introduction de cet article me semble tout aussi floue, et peu convaincante, je dois dire, même si nous nous rejoignons vs le Communisme, et certains principes d’économie en général. On ne peut pas, dans ce débat, amalgamer copyright et droit d’auteur. Ce sont deux notions très différentes, et bien souvent adverses du point de vue juridique.

    D’autre part je dois vraiment, ici, récuser un argument que l’on retrouve trop souvient dans les papiers tant des Commonistes que de leurs opposants, et qui est un *mythe*. A savoir :
    (quote) : « Pour les artistes qui ne sont pas soutenus par l’industrie culturelle, leur rémunération est réduite au minimas sociaux et diverse formes d’aumône. »
    Il est absolument faux de dire qu’un artiste ne peut vivre de son art hors du système des « grosses industries ». De même qu’il est stupide de dire, comme lu ailleurs, qu’il ne peut survivre sans le soutien des subsides d’état (subventions, bourses, etc.). Je le sais par expérience directe.

    Je ne crois pas non plus que l’on puisse opposer « star system » et « méritocratie ». Le succès n’a jamais été, (hélas ?) méritocratique, puisqu’il est soumis au nombre de ventes, et que « tous les goûts et les couleurs… » etc., etc.

    Quand au « tout numérique », c’est une perspective épouvantable, même pour la Nerd que je suis. Le numérique n’est pas fiable, l’imprimé l’est. On subit moins souvent un incendie dans sa bibliothèque qu’un crash de computer ou de tablette. Le jour où il n’y aura plus *que* des livres numériques… je cesserai de lire (et un grand nombre de personnes touchées, comme je le suis, par des problèmes visuels en feront autant !). De même qu’une adaptation audio ou cinématographique d’un roman ne rend pas sa version imprimée inutile, le numérique ne remplace pas l’édition imprimée. Ce n’est qu’un média de plus, même si les problématiques liées à la dématérialisation via Internet demeurent, oui, et sont de premier plan. Toutefois le piratage ne me semble pas être le principal enjeu. Il est davantage question d’une vaste entreprise de manipulation des mentalités, visant à nous convaincre que l’accès à la création d’autrui est un « droit » sans contrepartie. C’est un joli pot de vin, propre à enchanter les bois-sans-soif, et asservir convenablement le peuple, à terme. La création est un marché que se disputent allègrement diverses factions politico-idéologiques, toutes au détriment des créateurs, ET de ceux qui les « consomment ». Le mot culture n’est, ici, qu’un prétexte flagrant, évidemment. Il est question de *pognon*.
    S’il est impossible, à terme, de séparer cette problématique des enjeux et systèmes strictement économiques, c’est pourtant sur le champ de bataille juridique que tout ceci se règlera en premier lieu. Il ne sert à rien, de mon point de vue, de commencer à « ficeler » des solutions alternatives pour les artistes alors que la menace sur leur *droits* est toujours présente, virulente… et pour ainsi dire *virale*.
    Pour le reste, nous sommes d’accord : nous sommes en marche vers un appauvrissement qualitatif considérable de la production future. « 

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Cette entrée a été publiée le juin 5, 2014 par dans CAUSES, Contre le Commonisme, et est taguée , , , , , , .

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