Adrenadream – Lea Silhol Sword-press

House of Winter

Zakouski – Aille… Robots !

Pour gagner du temps sur nos fastidieux travaux…

On répercute ici quelques lambeaux d’un débat ayant sévi sur un autre blog entre une (de plus en plus accablée) me-myself, et un certain « Karl », informaticien de son état (je schématise – ? – ).

Il était question, au départ, de ReLIRE, mais à y bien regarder, à présent, Dona Quixota était déjà en train d’essayer de parler Klingon avec l’Homo Numericus.

Bigre… ils sont partout.

(on m’excusera de ne copier que ma partie de la papote mais il se trouve que, moi… je respecte le CPI.

Pour l’intégralité du débat cela se passe chez « Les histoires de Lullaby » ICI – click… 

 

Bon Dieu ! Que de peine à prouver, en économie politique, que deux et deux font quatre ; et, si vous y parvenez, on s’écrie : « c’est si clair, que c’en est ennuyeux ». Puis on vote comme si vous n’aviez rien prouvé du tout.

Frédéric Bastiat

 

 

© Jim Benton

© Jim Benton

EPISODE ONE : 

30 mars 2013 at 12:23

Karl : personne ne dit que _tous_ les auteurs sont contre ce dispositif. Le problème est d’avoir ici un « opt-out » alors que cela devrait être un « opt-in ». C’est tout. La BnF aurait pu publier sa liste, en disant :  » Ces livres sont éligibles. Si vous voulez que nous vous publions en numérique, appuyez sur le bouton ». Là… cela aurait été très bien, même s’il existe déjà de très bonnes solutions ailleurs, où l’auteur (contrairement à ReLIRE) négocie son contrat selon les règles du « consentement éclairé » établi par nos lois, y compris les paramètres des royalties.
J’aurais largement préféré, pour ma part, que mes livres épuisés soient disponibles en consultation gratuite en bibliothèques que selon ce système à la fois tyrannique et… flou.
Ce système a lésé à le circuit des bibliothèques, et saborde des initiatives de publication numérique *équitables* qui portent ombrage aux grands groupes, mais sont au plein bénéfice des auteurs ET des lecteurs (et de la Justice, au passage)
Ce débat n’est-il pas un *peu trop* avancé pour qu’on revienne sur des bases qui devraient être acquises ? Allons !
Et pour ce qui est du DROIT : il faut arrêter de regarder cette affaire du point de vue des « consommateurs ». Le Droit ne concerne que ceux qui ont créé l’oeuvre. Les « droits du public » (illusion récente) ne sont pas inscrits au CPI. Et les désirs des lecteurs ne peuvent avoir préséance sur les droits des créateurs. Valider cette idée serait mettre en danger de nombreuses (autres) zones de notre système juridique : inventions scientifiques et technologiques, brevets et modèles, et le Code du travail en général.

Demain, on foutra les chômeurs sur une liste, et ils seront, sans opposition de leur part, « à qui voudra les prendre » (dans tous les sens du terme). Qui accepterait cela ? Le feriez vous ? Non, n’est-ce pas. C’est une évidence. Notre travail, et nos libertés, alors, vaudraient moins que les vôtres ? L’ère du « numérique » justifierait cela ? Au nom de quoi ? Ce n’est qu’une technologie de plus, qui n’a pas à changer les dispositifs fondamentaux des lois. Réfléchissez. Il est temps. Ne laissez pas cette société vous réduire à l’état de machines-à-acheter.
Nous ne sommes pas, nous, créateurs, des objets de consommation.
Je suis une lectrice boulimique, et une fan assumée, mais je n’accepterai jamais, à aucun prix, que l’on viole les artistes qui me tiennent chaud dans le noir.
Soyons clairs : ReLIRE nous vole. Mais c’est la réaction des *lecteurs* qui, véritablement, peut nous dérober toute envie de continuer à écrire.

Cessez de gober des vessies, messieurs-dames, et commencez à allumer des lanternes. Vite.

 

EPISODE II

– 31 mars 2013

@ Karl (je me permets de commencer par un soupir, parce que c’est *épuisant* de répéter des évidences ».
– Vous dites : « L’enjeu n’est pas de savoir si l’auteur le veut »
: SI. Justement. c’est là tout l’enjeu. Parce qu’une « idée » (originale) est la propriété de celui qui l’a émise, bossée, et a décidé de la mettre à disposition *selon des conditions précises*. valider autre chose serait condamner le monde à un silence de plomb.

– Vous dites : « Le « opt-in » est ce que je prône dans mon propre billet sur le sujet. En revanche, je ne pense pas que ce soit simple et va en partie à l’encontre du projet « 
: Le « projet » est une matière financière. Il ne peut se substituer à la matière humaine, ou avoir préséance sur elle. Le opt-in ne serait pas simple ? Faux. Il suffirait de largement le médiatiser, en commençant pour un mailing collectif aux ayants-droits, en se servant des bases de référencement d’Edilectre, des sociétés d’auteurs, et de la BnF. Ils ont nos adresses e-mail, Karl. Ils ont la mienne, j’en témoigne, et mon RIB. Mais ils ne m’ont pas contactée concernant mes livres. Pas parce que c’était difficile, mais parce qu’ils savaient que 90% des auteurs résisteraient à leur système. Ne tombez pas dans ce panneau. La Sofia sait où nous sommes.

– Vous dites :  » Quant à mettre vos livres épuisés disponibles à la consultation, il y a une solution, si vous avez les fichiers numériques. Les mettre en ligne sur le Web. »
: C’est vrai. Et quel âge avez-vous, sans indiscrétion ? Et vivez-vous dans l’illusion que les artistes sont

1/ riches à millions ?

2/ des gens-qui-ont-un-vrai-job (ailleurs) et écrivent pour se faire plaisir ?

On retourne à la réalité, un peu ? Allez : Pourquoi est-ce que je ne mets pas mes livres sur le web (gratoche) ? Eh bien voilà : c’est mon job, pas un de mes loisirs. J’écris parce que c’est là ma nature. Je me fous absolument d’être lue. Si je *publie* (nuance) c’est parce que les lecteurs paient pour avoir un exemplaire de mes rêves (que j’écris de toute façon, n’est-ce pas). Voilà le deal. Il n’y en a pas d’autre. Je déteste viscéralement être « exposée ». Si je publie, c’est parce que cela finance mon mode de vie excentrique. La nature m’a faite ainsi, le CPI m’a, un temps, donné les moyens d’en « faire quelque chose » qui fournit à mes lecteurs des livres qui leur donnent… eh bien, ce que chacun d’eux y trouve à titre individuel. C’est ainsi que le lecteur finance « les livres suivants », à bien des titres. Et le lecteur intelligent le sait, et y trouve son bénéfice.
Mais je n’ai pas « besoin » d’être lue. ce n’est pas une finalité. Au contraire !
Par contre… J’ai des gamins, voyez-vous ; et « donner » mon travail (pour rien) serait une « erreur de gestion » selon les dispositions en usage dans les lois concernant les sociétés. Ma position a été depuis un temps de me délester des maquignons habituels (les éditeurs, dont j’ai eu toutes les occasions du monde de tester la valeur), et une fois mes droits pleinement recouvrés, de me diriger vers des systèmes d’édition autonomes, alternatifs, équitables, et conformes à mes droits. On vit dans le monde réel, là, mister.

– Vous dites : « Oui mais c’est justement le problème. Les auteurs et les éditeurs ne le font pas » (i.e : utiliser les ‘autres moyens de… publier)
: Les éditeurs ont leurs raisons (généralement idiotes). Les auteurs… c’est autre chose. De une c’est – leur – droit, qu’ils n’ont pas à justifier auprès des simples consommateurs. De deux : les auteurs de littérature (bis repetita) savent par expérience que le numérique constitue une « fin de vie pour un livre », dans le circuit traditionnel. Aucun éditeur « classique » ne republie sur papier un bouquin largué dans l’univers numérique. Pas rentable. Ce serait bien que cela change ? Que oui ! Mais pour l’instant… c’est ainsi, et nos loyers restent à payer, et n’attendent pas. Et je le répète : pour les auteurs qui « fonctionnent » : ce sont les royalties qui payent le loyer. Il faut cesser de tout confondre, Karl. De voir les écrivains comme des gamins en recherche de lustrage d’ego qui publient « pour la gloire ». Certains sont cela, je n’en disconviens pas, mais pas tous. 😉
Ok. On m’a souvent blâmée, chez mes confrères, pour ma « rupture des codes tacites = loi du silence sur les chiffres ». Les blâmes… je m’en cogne. Je récidiver pour pour votre édification. Que « gagne » un auteur pro « qui marche correctement » ? Je ne vais utiliser que mes propres chiffres, évidemment. Les bonnes années, (avant le pic de la crise vers 2005) mes royalties amenaient au budget familial entre 18 000 et 25 000 euros (net) par an. J’aurais pu gagner le double ou triple, si je n’étais pas une féroce « activiste against Marketplace ». J’ai rejeté des offres avec des 20 000 euros d’à-valoir, par principe, à cause de clauses abusives dans les contrats. Mon mari est cadre. Les « meilleures années », je gagnais plus que lui. Même ainsi, et sans goûts de luxe excessifs, avec deux enfants… nous nous en sortions « à peu près », sans plus. Voilà ce que j’enlève du budget familial, si je décide que « les droits des lecteurs » prévalent sur les miens. Allo la terre ?

– Vous dites : « Ce système ne lèse rien du tout pour justement les auteurs qui ont déjà une démarche positive de publication numérique. »
FAUX. Il nous lèse au titre de nos droits hier établis, sur la base desquels nous avons conclu *des contrats* qu’il invalide de façon éhontée. Et il nous lèse au titre patrimonial, comme vu si dessus.
Nous n’avons aucune obligation de publier en numérique, ni de publier tout court. Il faudrait commencer, déjà, à debunker cela. Nos histoires sont *à nous* et nous les proposons sous la forme qui nous va.

– Vous me dites :  » La plupart de vos messages transitent à travers des technologies dévelopées par de nombreuses personnes qui ont justement fait don de leur « propriété intellectuelle. » Ce que vous semblez oublier. »
Verdict un peu rapide, monsieur. Ces développeurs dont vous parlez ont eu, à moins d’être piratés (d’où râleries et procès afférents) le *choix*. Comme nous avons, nous auteurs, le choix d’offir nous royalties à des oeuvres, ou des textes gratuits à des fanzines, etc. Le CHOIX. D’où votre propre expression « faire don ». Ce qui relève d’une *décision*. allo allo ?
Qui « oublie » quelque chose, ici ?

Maintenant, cher Karl, établissons les choses clairement une fois pour toutes : je ne sais pas qui vous êtes. J’ai suivi le lien et lu votre profil, car j’aime savoir à qui je m’adresse, afin de ne pas me rendre ridicule par paresse. Votre link m’en a dit « un peu » sur vous. Vous n’êtes pas auteur (artiste) n’est-ce pas ? Alors ne confondez-vous pas notre univers et le vôtre ?
Précisons ceci afin de ne pas nourrir votre confusion : mon « casier » à moi est largement connu. Je suis auteur pro depuis 1999, j’ai dirigé une maison d’édition réputée internationalement pour l’équité de ses contrats, et je suis une activiste « chiante ». J’aime l’art avec passion, et la Justice plus que tout au monde. MAIS je suis une geek et une nerd assumée (pas la créature antique que vous pourriez présupposer, les raccourcis clichetons étant ce qu’ils sont). Je programmais des sites web dès 1995, suis passée sans cris d’orfraie de musicos classiciste à la MAO avec délectation (sans renoncer toutefois à mes bonnes vieilles grattes vintage). Rien ne me fait plus tripper d’un digital pen ou une avancée informatique. Je suis un auteur SF alors… le jour (proche, si mes frères trekkies continuent comme ça) où on proposera une interface neuronale permettant d’arpenter le Grid, je serai une des premières à me ruer vers la perceuse. Soyons clairs là-dessus, hm ? Je ne suis pas allergique au numérique, au contraire. Mais ce n’est pas parce que mon itunes pèse un To que j’ai perdu dans la translation l’appréciation exacte de la différence qu’il y a entre un MP3 et le scratch d’un bon vieux vinyle. J’aime les deux. Mais si « Information wants to be free » selon le slogan vite corrompu des premiers ages du web, je prise plus un « freedom wants to BE ». Devenir digitaux, même en ces âges, n’invalide pas le fait que nous sommes des êtres organiques, des êtres d’âme. l’Art est un univers radicalement différent de l’invention technique. C’est notre matière organique que nous utilisons. L’art n’est pas ‘utilitaire’, sinon à des fins psychanalytiques. Voilà pourquoi c’est un matos sensible, instable, qui doit être préservé avec mania. Et je sais reconnaître une sale méchante Black Ice quand j’en vois une. Ok ? Ceci our qu’on sache exactement sur quel terrain on se rencontre, vous et moi, parce que votre jargon vous trahit un poil, ici. Je ne suis pas impressionnée par les (serveurs) Apache. Mon mec a opéré les crash tests sur leurs plumes, voyez-vous. C’est sa tribu. Il est maquettiste et web programmer, et je suis écrivain, nous avons 2 à 4 ordis chacun (et nos gosses aussi) et il n’y a pas de brèche-système entre nos univers. Toute la famille est Nerd. Ceci établi, nous pouvons bypasser le langage binaire, please ? On en reparlera quand l’écueil capital que constitue l’ordinateur Quantique sera vraiment vaincu. 😉 Dans l’intervalle, restons humains. Les auteurs cyberpunk n’ont cessé de nous alerter là-dessus, n’est-ce pas ?

– Vous dites :  » Le numérique peut rendre aussi accessible les œuvres à des lecteurs qui ne peuvent pas lire sur papier comme par exemple les aveugles. »
: Les mal-voyants sont plus nombreux que les non-voyants, Karl. En sommes-nous d’accord ? J’en fais partie. Dégénérescence maculaire (les lecteurs de mon  » fo/véa  » peuvent à présent me reconnaître des dons de voyance, car je n’en étais pas atteinte lorsque j’ai commis ce non-livre – Un demiurge me punit peut-être d’avoir caché un quart des textes dans des *codes-barres* lisibles seulement en pharmacie ? 😉 ).

Lire sur écran est devenu une *torture*. J’ai dû, moi la nerd, revenir au papier et au stylo. N’allons pas faire passer la violation de nos droits pour une mesure humanitaire, please. Je l’ai dit depuis longtemps : je lirai mes livres à haute-voix volontiers, pour des livres-audio, et j’adorerai être transcrite en Braille (on dirait du Klingon, le Braille, c’est irrésistible). Mais *avec un accord* et *avec un contrat*, même si c’était (fort probablement) à titre gratuit.

Tout ceci étant dit :
Vous terminez :

« ReLire ne vole personne » : Si. Moi, Nous. Nous tous.
« En revanche, le système fait partie d’une grosse machine qui prolonge la main mise des éditeurs sur la propriété intellectuelle » : OUI, nous sommes d’accord. Et puissent-ils tous se faire laminer.
 » Protéger la propriété intellectuelle ne fera que renforcer les industries, pas les auteurs. «  : FAUX, nom de Dieu ! (pardon my French). Pas si l’industrie numérique se range du côté des créateurs et leur donne les moyens de bypasser les éditeurs. Pas si nous faisons corps, et faisons dérailler ce train. Ces barbons ne connaissent pas le B-A= BA du monde numérique qu’ils prétendent traire. N’ont pour lui aucun amour, et aucun respect, pas plus que la science la plus basique. Il convient de s’emparer du train, de le détourner, et de les envoyer dans le mur qu’ils nous ont si obligeamment offert.
 » Ce qu’il faut faire, c’est justement ce que vous disiez à un moment, aller vers les éditeurs alternatifs, occuper le vide, numériser les ouvrages vous-mêmes et les mettre à disposition des lecteurs de façon payante et/ou gratuite. » :
: OUI. Je suis absolument pour. Mais la loi ReLire favorise les éditeurs défaillants, leur permettant de récupérer des droits dont les dispositions sur « l’exploitation suivie » les désaisissait à notre profit. J’ai ainsi récupéré les droits sur un de mes ouvrages, en bonne et due forme, et il a été réédité (avant de redevenir indisponible à la chute de son 2e éditeur). ReLire va proposer à présent à ce 1er éditeur de reprendre, contre mon gré, ce livre. Que pensez-vous de cela ? Lisez les *petites lignes* de la loi, et zappez wikipédia, allons. Ne confondons pas ‘basics de vulgarisation’ et ‘véritable étude de cas. (wikipédia, are you serious? Une amie juriste aurait beaucoup à dire sur les prétentions « libertaire » de cette institution, une fois confrontées à la réalité). Et la reprise des droits aux éditeurs défaillants n’est pas si simple, même selon les dispositions de l’ancien CPI. Quant aux solutions offertes par ailleurs… elles commencent à peine à présenter une option acceptable ( = viable pour les auteurs professionnels – le loyer, Karl, souvenez-vous du ‘détail’ du loyer)

Il nous faut des solutions alternatives. Il faut que le monde numérique cesse de penser en bits et en open source, et admette, l’existence des autres dimensions, sans se boucher à l’émeri comme les scientifiques-et-dérivés n’en ont que trop l’habitude (à l’heure où les collèges de physiciens quantiques bossent avec les kabbalistes pour pousser certains axiomes au bout, c’est juste ridicule, mon cher). Les Aliens existent, et ont des droits aussi. Nous, poètes, artistes, rêveurs, sommes vos Aliens. Si vous ne respectez pas notre civilisation, K. Dick vous honnit.
Prenez partie. Montrez-nous ce que vous pouvez proposer.
Pour l’instant, votre biosphère n’est pas plus juste que celle où nous nous trouvons incarcérés. Et, bien que Nerd, je la refuserai avec la même énergie, et virulence, pour des raisons éthiques. Troquer un tyran méprisant pour un autre ? Allons. Non merci.
Allons d’un pas plus loin : les entreprises d’édition équitable, tous média confondus, sont et seront visées par l’Ennemi au fur et à mesure qu’elles se révèleront. Si nous venions à faire alliance, et à marquer des points, rien ne s’opposera à ce que « les grands intérêts » fassent voter quelque autre loi, tout aussi inconstitutionnelle (pour les initiés, celle-ci l’est clairement – dixit mes contacts avocats). Stopper le projet ReLire est surtout capital à ce titre : ne pas les laisser poser les bases de ce précédent. Faire dérailler la machine avant qu’elle n’auto-justifie, sur la passivité des consommateurs égoïstes, sa validité à exister, muter, grossir, et avaler tout le reste.

Le problème, Karl, c’est que les programmeurs manquent de « vision ». C’est pourquoi il faut des rêveurs comme nous, pour écrire des romans d’Anticipation. Et permettons-nous de rappeler que le MIT et le Pentagone sélectionnent chaque année une oeuvre de SF pour (les premiers) essayer de réaliser une innovation technologique « fantasmée » par un écrivain et (les seconds) pour monter des scenarii prévisionnels concernant certaines menaces nouvelles en rapport avec lesdites « technologies du futur ». Internet ne s’est pas bâti autrement. Et les trekkies savent comment a été inventé Quicktime, l’Ipod, & so on.
Les auteurs de SF sont les parents de vos technologies. Si on tue notre liberté, beaucoup ne publieront plus, car nous sommes (pauvres cons que nous sommes) des *idéalistes*. Sinon Asimov n’aurait pas donné des lois à ses robots ; il se serait contenté de les créer, en bon matheux.
Voilà la confusion que vous faites, Karl. Confondre l’imagination et ses dérivés pratiques. Et elle est gravissime. Car restreindre, réguler, désespérer l’imagination d’un peuple, c’est détruire sa simple capacité à juger, faire oeuvre de discernement, de lucidité, de révolte, et d’usage de ses libertés.
Voilà de la philosophie. Et la philosophie est la seule chose qui compte, dans ce débat, car il s’agit d’une question de *principe*.

Vous croyez que ReLire ne vole personne parce que vous n’êtes pas du peuple des pillés. c’est là un raisonnement colonialiste. Ce manque d’empathie vous mène à des conclusions de machine. Vous voici prêt, au nom de l’assouvissement des consommateurs, à justifier (à vos yeux du moins) l’architecture native d’un système qui finira par tout véroler. Par – intérêt – de – consommateur. Parce que (nia nia nia ouin ouin) c’est trooop difficile de trouver les bouquins disparus, comme cette ado qui bitche « j’ai pas d’mains » devant une cocotte minute, dans une*pub*. Pauvre petite. Moi, « j’ai pas de demain ». Mais demain est immatériel, n’est-ce pas ? Y a-t-il vraiment « vol », alors ?
Voilà pourquoi les consommateurs trouvent du charme à reLire. Par *facilité*, par désordre alimentaire, par paresse physique et mentale, pire encore : *morale*. Par manque de coeur, de principes, de courage, de résistance à la loi de consommation. Pas par philosophie, quoi que vous en disiez. Ce qui revient à servir les intérêts mercantiles contre lesquels, pourtant, vous vous élevez.

Je regrette d’être passée ici ce matin. J’avais prévu d’écrire aujourd’hui. Chaque lecture de discours tels que le vôtre me font regretter d’avoir jamais cédé aux sirènes de l’édition. Avec de tels partenaires, ReLire n’a besoin de rien d’autre. Une fois les Muses correctement égorgées par vos raisonnements robotiques il ne restera plus rien à voler, à part des manuels techniques, et des recueils de statistiques.

Je crois que les Ghosts dans vos machines avaient rêvé d’humanité. Mais K. Dick nous l’avait dit très tôt, n’est-ce pas ? Laisse le programmeur, aime les réplicants.

M’sieurs-dames. Je retourne à ma dernière oeuvre. C’est, de fait, un ouvrage technique : le manuel de survie de la base ReLire… en anglais. Pour que nos confrères qui ne parlent pas français puissent comprendre ce qu’on leur demande, puisque la BnF, quand elle vole les étrangers, aime à le faire (comble de cynisme) sans leur donner les moyens ni de la ReLire, ni de la… lire.
Et ça, oui, ce sera available on request, et absolument gratuit.

Léa S.
Ghost on the shelves

 

EPISODE III

– 4 avril 2013

 

Au passage, puisqu’on en est au chapitre « conseils de lectures »(et puisque notre chère Natacha G. est entravée loin du front par des problèmes… *informatiques* et ne peut donc venir chanter ici les louanges d’une des ses idoles… ce qu’elle n’aurait pas manqué de faire si elle l’avait pu) 🙂
Donc :
Au chapitre des « lectures utiles », et parce qu’il me semble particulièrement important de ne pas laisser s’installer un faux débat « L’édition à l’Ancienne » versus « L’édition à l’heure du monde digital » qui n’a absolument pas lieu d’être et brouille le sujet :

En toute chose il vaut mieux s’en remettre à Dieu plutôt qu’à ses Saints. Les inquiets quant au sentiment des grands acteurs du numérique et à leur possible (telle que souvent présentée) unité d’opinion… seront utilement réconfortés par les analyses de Jaron Lanier, un des pionniers du monde numérique, papa du terme « réalité virtuelle », penseur responsable et impeccable, et une des figures les plus respectées de la Tech-Sphere.
Voir ses bouquins : « You’re not a Gadget » ect. et son avis sur la sur-valorisation du « collectivisme », du libre accès à tout ‘sous prétexte que nous en avons les moyens (techniques)’ et des illusions entourant Internet, au détriment des créateurs (cf. son article en ligne c/o Edge Magazine « Digital Maoism: The Hazards of the New Online Collectivism ») où il étudie notamment le cas Wikipedia.

Ce Monsieur a fortement milité pour le respect du droit des auteurs à l’époque de l’affaire Google Books, et donné un certain nombre de coups de pieds dans les… prétentions d’Internet et du digital à réformer le droit des créateurs, voire ‘le monde’, disons. Venant d’un des hommes les plus éminents dudit « monde digital » je trouve cela particulièrement rassérénant à contempler. 🙂
A l’heure où nos technologies évoluent de plus en plein vite (et quoique ce soit, certes, si déééélicieux) il est capital de garder l’esprit clair et la tête froide quant à notre nature d’êtres non « digitaux », mais « humains », prioritairement, et de ramener l’univers digital à sa juste dimension.
Et il est rassurant de savoir que certains réussissent cette conciliation interne avec classe, grâce, et une intelligence qui n’a rien… d’artificielle. 😉

Et hop. Je retourne à mon poste (la hotline des auteurs étrangers confrontés à ce pinacle de cynisme : l’interface opt-out en…. « French only » – Pfff)

Bonne suite pour vos réflexions, m’sieurs dames.

LS

 

EPISODE IV

– 4 avril 2013

Cher Karl,
Vous tombez ici dans le travers habituel des webbiens qui, arrivant d’un pas par trop victorieux sur un ring, ne s’attendaient pas à y trouver Mike Tyson. Et vous me servez les clichés d’usage en ce cas.

Notre conversation ne peut aboutir parce que :
1/ je suis du camp des créateurs qu’on lèse, et en intimité et amour avec beaucoup des créateurs lésés.
2/ Vous êtes du camp des « bénéficiaires » du larcin, ce qui suffit amplement à expliquer votre désir de le justifier, et le désagrément que vous trouvez à faire face à quelqu’un qui ne se laisse pas abuser par des clichés pour débutants.

C’est mon milieu, mon sujet, mon job. Je le connais d’une façon que vous ne pouvez pas approcher : de l’intérieur. Par obligation. Il est bien normal que les « basics » m’aient laissée froide.

C’est tout.
Et la fin de cette conversation, à laquelle j’agrée avec le plus grand des plaisirs, n’est pas « dommage ».

Je ne veux pas dire que l’avis des gens « extérieurs au job / non concernés » est sans valeur. Mais il n’a qu’une valeur de baromètre sociologique.
Après tout, dans les cas de cambriolage, c’est le cambriolé que la justice entend, et qui est seul en droit de porter plainte. L’avis du cambrioleur (« Wo que je l’ai fait pour contester contre la société de richesse zyva. C’est pas pour la Mustang, quoi, c’est de la politique de rebelle ») ou du voisin d’à côté (« Mon voisin a bien mérité de se faire tirer sa caisse. Elle est fort belle et il s’en sert peu. Et puis quoi ? Il est _assuré_, non ? De quoi se plaint-il? ») joue dans une tout autre… cour. 😉

Allez en paix (si vous le pouvez). Et merci 1000 fois de m’avoir rendu la partie de *ma* paix, et de mon temps, que vous aviez quelque peu confisqués.
Ceci dit… de façon générale, je doute que vous trouviez ici (connaissant la « patronne ») beaucoup de gens favorables à vos théories. Pourquoi vous acharner ainsi ? Je suis sûre qu’il y a plein d’autres lieux où vous brilleriez plus facilement.

LS (accablée par la stérilité de l’univers supposé de la Communication à Grande Vitesse)

 

 

xxxxxxxxx

 

 

 

THE END / enfin… dans mes rêves !

(à suivre, hélas)

 

 

PS / Tm / © / due respects, etc.

Le titre « aille… Robots ! » et évidemment, oui, un gros clin d’oeil à mister Asimov (même si le titre n’est pas de lui) 😉

 

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