Cette date sonne le « end game » pour tous les auteurs et artistes picturaux dont les ouvrages ont été capturés cette année par l’abominable Registre ReLIRE. La dernière chance pour eux d’éviter que leurs enfants « orphelins » soient placés sous le joug de l’administration, et les parents contraints à tutelle, curatelle, et visites médiatisées.
Les premiers otages du système (cru 2013) ont fait récemment leur apparition sur le plateau des grandes foires aux bestiaux livresques.
Comme le fait remarquer avec justesse le site ActuaLitté : Oeuvres indisponibles : « Autant d’erreurs dans si peu de livres, c’est infernal » (certes !)
Le traitement auquel ces pauvres ‘enfants orphelins’ ont été soumis lors de leur numérisation aurait été propre à inspirer Tchekhov (« les 500 000 orphelines, drame en x actes… annuels » ?) On observera notamment, avec la fascination horrifiée qui s’impose, l’édifiante petite galerie des horreurs que le rédacteur Nicolas Gary nous invite à feuilleter. En substance : les couvertures desdits ouvrages. Et pour faire court : il s’agit de scans (parfois alignés au mépris de tous les angles euclidiens disponibles) des faciaux des copies que détient la BnF. Donc d’exemplaires dignes de ces reliquats de bibliothèques publiques que nous pouvons, parfois, acheter chez les bouquinistes : usés, abîmés par les manipulations et… agrémentés de leurs étiquettes de côte.
Ces chefs d’oeuvres (désormais en péril) de technologie moderne sont bien, oui, les produits que les huissiers de la BnF proposent à leurs clients d’acquérir en epub, à des tarifs qui laissent parfois songeur.
Depuis le début, les chantres pontifiants et paternalistes de ce ‘haro aux indisponibles’ nous disent, nous répètent, nous affirment, nous cornent que leur système est la solution au problème des ouvrages désormais introuvables. Cet argument, servi avec un cynisme remarquable aux ayant-droits dépossédés, servira sans doute demain à justifier tout autant la piètre qualité du résultat : « c’est la seule solution, et l’avenir est dans le numérique, mais nous-autres-de-la-France, pionniers de cette aventure novatrice (Cocorico !) eh bien voilà… nous avons deux mains gauches dès qu’il s’agit de manier le mulot« .
Sauf que… bien entendu, il y a d’autres solutions. Et non seulement elles existent, mais elles sont concrètement… meilleures.
Les auteurs et artistes français voulant jouir des pleins bénéfices du « monde moderne et de sa technologie » peuvent parfaitement republier leurs livres sans le concours de la fine équipe de la BnF, et le faire infiniment mieux que les bras-cassés institutionnels. Des solutions d’édition équitable existent, dont certaines d’ailleurs se sont créées en réaction à ce scandale ReLIRE.
Et au-delà, ceux d’entre-nous qui n’ont aucun problème de « mulot » peuvent produire leurs livres eux-mêmes, ou en « bande de potes » (ce qui est notre cas à la Nitchevo Factory). Impression à la demande, distribution professionnelle, libre choix de ses propres prix de vente et bénéfices, édition en Epub ET/ou en format papier… le monde moderne tant vanté est en effet arrivé jusqu’à nous. Et il se trouve aux antipodes de ReLIRE et son sicaire numériseur en série (le dénommé Fenixx).
Les artistes ne sont pas des enfants qui ont besoin qu’on leur tienne la main (et qu’en échange on les dirige, les frustre, et les affame). Ils ont besoin de liberté de créer, de liberté d’expression, et de la juste rétribution d’un travail dont les profanes n’imaginent pas l’ampleur (il semble que tous ont oublié, ces temps-ci, le vieil adage : « 10% d’inspiration, 90% de transpiration » ?).
Ce que ces nouvelles plate-formes d’auto-édition offrent à présent, c’est cela : la liberté. La liberté enfin de choisir nos couvertures, nos argumentaires de 4ème de couve, nos maquettes, nos formats, nos prix de vente, nos dates de sortie, nos comparses / collaborateurs. Et tout ceci sans stocks (et taxes afférentes), sans paquets à ficeler, et… sans éditeur qui nous dise quoi écrire. Tout ceci avec des royalties qui tombent au mois ou au trimestre, et non pas annuellement (annuellement… dans le meilleur des cas ! = quand elles sont payées tout court).
Ne faudrait-il pas être fou, alors, et aussi puéril et crétin que nos « tuteurs » le pensent, pour préférer leur système à celui de l’indépendance ?
Chers collègues abusés par les sirènes de ces insidieux adversaires… de grâce, jetez un oeil à ce que ReLIRE prétend faire de vos livres. Et ensuite regardez ce que NOUS pouvons faire de nos propres « indisponibles ».
Ce mois-ci, est sortie la version reliée sous jaquette, corrigée, augmentée et imprimée en couleurs, de mon premier recueil, Contes de la Tisseuse, que ReLIRE avait prétendu me confisquer. En avril dernier avait été publiée l’édition « bona fide », en grand format broché. Les versions électronique et poche suivront. La chose sera possible, en beauté et simplicité, parce que je n’ai pas renoncé à mes droits. Que j’ai fait en lieu et place ce que cette ère moderne, oui, nous permet enfin : je m’en suis, au contraire, emparé.
Cet examen n’est pas inutile non plus, pour toi, ô lecteur.
Toi qui chante bien trop promptement (comme vu lors de récents débats sur Facebook) tes remerciements éperdus à ReLIRE, et obtiendra tes chers « indisponibles » de la plus médiocre des façon : laids et « d’occase » au prix du neuf, scannés à l’OCR sans relecture et… en volant l’auteur que tu aimes, au passage.
Le choix existe.
J’ai fait le mien. Mes plus profonds regrets vont à ceux qui, par passivité, ignorance ou paresse, feront celui de se soumettre plutôt que de saisir la chance unique de se libérer de nos maquignons. Pour ceux-là, au moins, la BnF aura eu raison : leurs livres sont les enfants délaissés d’auteurs morts avant que d’avoir fini de vivre. Toutes mes condoléances à leurs proches.
Pour l’opt out : chez la BnF : This way
Good Day & Good Luck.
Shunt/
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Belles sont les voies hors de #ReLIRE…
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