Depuis 1998, je publie mes oeuvres, et celles des autres, majoritairement dans ce champ fluctuant et protéiforme des « littératures de genre ». C’est une étrange adresse, que celle des « mauvais genres », dans le pays de Descartes. Un facteur aggravant, presque, à ce métier déjà si contestable : écrivain.
Écrivain = intello. Mot péjoratif dans un pays où ni l’intelligence ni la pertinence n’ont plus la côte. Bigre… il ne manquerait plus qu’un label « de gauche » derrière cette sale étiquette ! (tiens… je viens de remarquer qu’il n’existe pas d’insulte en miroir = intello… de droite. Est-ce à dire qu’ils seraient un peu indigents, dans ce domaine ? — parenthèse).
Le label en question… le voilà, totalement assumé : de gauche, oui.
C’est que ma longue exploration des sciences humaines, si utiles à mon travail, m’a amenée bien vite à choisir un camp. Et donc : je suis de gauche. Depuis presque toujours, et sans aucune possibilité que cela change un jour, quelles que puissent être les erreurs d’individus qui, un temps, usurpent cette étiquette.
J’ai écrit sur les camps de détention des marginaux, sur les utopies politiques, sur les effets de nos biologies sur nos erreurs d’interprétation, sur la psychologie de mes frères, les hommes, dotés de tant de potentiel et de si peu de talent pour l’exploiter. Et le reste du temps, je continue inlassablement à lire, réfléchir, me former. Et ces temps-ci, plus encore que d’habitude, je remercie mes professeurs de communication (notamment publicitaire) pour les cribles qu’ils m’ont fourni, à cet égard. Je suppose que j’étais supposée m’en servir pour vendre, et j’ai préféré en user pour que les vendus ne se servent pas de moi (c’est là une tâche à plein temps, dont nul ne peut prétendre sortir intégralement vainqueur !)
En cette année où le calendrier nous rappelle devant les urnes, alors, j’observe mes confrères de la presse, et les analystes « experts » qu’ils invitent. Et, comme souvent, je dois invoquer l’ombre de Woodward et Bernstein pour me souvenir des raisons qui m’ont fait défendre et vénérer cette profession journalistique — à présent si mal représentée — et pour ne aller pas balancer ma carte de la SCAM aux toilettes, après l’avoir déchirée en tout petits petits bouts.
« La presse a succédé au catéchisme dans le gouvernement du monde.
Après le pape, le papier. »
Victor Hugo
A l’occasion du premier tour des Primaires Citoyennes les babilleurs ont tracé un portait de nos votes où il serait bien complexe, sans faire usage de Photoshop, de reconnaître nos visages. Ceux qui ont porté Benoît Hamon sur la plus haute marche du podium l’auraient fait, nous dit-on, non en l’envisageant comme véritablement présidentiable, mais dans l’optique d’une rénovation de la gauche, à plus ou moins longue échéance. Et d’ajouter que ce ne serait pas sans intérêt, car certainement la politique (la vraie) a besoin de ce « régulateur » : la Gauche.
Il paraît que si l’on répète souvent et avec suffisamment d’assurance une contre-vérité, elle peut finir par se substituer à la réalité. Influencer l’opinion serait aussi simple que cela. Je n’en doute guère, à en juger par le succès de certaines manipulations médiatiques (et la longue carrière des appétissantes théories du complot). Mais n’est dupe qui veut, et devant des échéances d’une telle importance, se laisser aller à être influençable est pire que dramatique : c’est de la haute trahison.
Il me semble extrêmement important, face à la place de plus en plus importante de prend la propagande dans les médias, de se recentrer, et réaliser qu’une ineptie, même répétée collégialement mille fois, reste une ineptie.
J’ai voté au premier tour pour « l’irréaliste » (sic) Benoît Hamon. La seule hésitation, dans mon esprit, fut entre lui et Arnaud Montebourg, et elle ne dura pas longtemps.
Ce qui me décida en faveur du premier fut un certain aspect pour lequel j’ai un faible avéré : Hamon cite les études et rapports qu’il a consultés, et les expériences déjà menées en d’autres contrées sur certaines mesures qu’il préconise. En bref : non seulement il ne tombe jamais dans le défaut si franchouillard de détester une idée sous prétexte que quelque autre l’aura eue avant lui, mais en sus il n’hésite pas à citer ses sources, rendant ainsi ses théories ‘étudiables’ par toute personne capable de secouer sa flemme / inertie / docilité. Cela tombe bien : je suis plutôt indigente, en ce qui concerne les traits de caractère en question. J’ai donc fait ce que tout électeur digne de ce nom devrait s’obliger à faire : j’ai étudié tous les programmes, mais dans le cas d’Hamon, je suis allée également explorer les sources dont il se recommandait.
Le bonhomme (candidat) m’a plu, le programme m’a convaincue. Il nous a soumis non du verbiage et des effets de manche, mais un projet construit et étayé. Et j’ai beau, comme tous les auteurs, apprécier un peu de verbiage et de verve, la politique est un sujet sur lequel je préfère qu’on m’assène des faits, de préférence vérifiables. 😉
Je lus plus tard, sur le site de la chaîne LCP, un article intitulé Portrait-robot de l’électeur du 1er tour des primaires citoyennes Il était question de décrypter pour nous (qui sommes si sots) les motivations des votants lors de ce premier tour. Peu d’informations, sinon l’exposition d’un sondage opéré auprès des dits électeurs. Mais on peut y lire ceci :
(…)l’honnêteté du candidat (55%) et son projet (54%) constituent les motivations principales pour les électeurs de ce 1er tour. (…)
Les personnes qui ont voté Hamon dimanche l’ont fait avant tout pour son programme (65%), puis pour son honnêteté (60%).
En revanche, ceux qui ont voté Valls mettent en avant sa capacité à battre le FN à la présidentielle (55%), à battre la droite (53%) . Ils ne sont que 43% à mentionner son programme.
Je trouve captivant que Manuel Valls, dont les journaleux nous disaient alors qu’il était le seul candidat possédant une véritable stature de présidentiable n’ait pas convaincu sur son projet, donc, mais majoritairement sur sa capacité à l’emporter sur la Droite et le FN.
Tiens… cela me rappelle quelque chose. Qu’est-ce que cela peut bien être ? Ah oui : François Hollande. Et l’on sait à quel point ceux qui l’ont élu (ou pas !) ont été satisfaits durant ce mandat finissant ! N’évoquons même pas le souvenir cuisant d’avoir dû voter à Droite, en d’autres circonstances, pour faire barrage à l’Extrême-Droite ! (oh et puis si, évoquons-le : ce n’est pas comme si nous ne nous retrouvions pas dans le même cas de figure à présent, hmm ?)
Pour être une bonne « Gauche (bien utile) », il faut donc être apte à faire barrage au FN, et à tenir le rôle de l’opposition (il faut bien des fous, après tout, pour tempérer un peu les ‘raisonnables’, n’est-ce pas ? Cela peut servir.) N’est-ce pas remarquable que la gauche soit appelée, encore et toujours, au « vote utile » comme si la seule fonction de la branche politique à laquelle nous devons les congés payés, la sécurité sociale, le RMI / RSA, la CMU, l’IVG (etc. etc.) était de faire barrage aux courants les plus forcenés de la Droite, sans avoir vocation à diriger les destinées de cette nation ?
Ne sommes-nous, donc, de « bons élèves » que lorsque nous barrons le chemin à un certain extrémisme de Droite (ici : Fillon le réactionnaire anti-laïc et Le Pen, dans le même panier) ? Est-ce à dire que le seul projet valide est la continuation à peine revampée d’une politique que tous ont désavouée (comme le proposaient Manuel Valls et Sylvia Pinel durant la Primaire, et tout autant — malgré ses faiblardes dénégations – Emmanuel Macron), s’inscrivant elle-même dans un schéma global qui montre, chaque jour, son inadéquation aux enjeux de cette ère ? En substance, alors même qu’Hollande a mené une politique de « gauche de droite », que tant la gauche que la droite ont désavouée, on nous proposait d’entrée comme seul ‘choix lucide’ de la continuer avec son ex premier ministre, ou le muppet Macron, ou de virer toutes voiles dehors vers « plus droitiste encore » : Fillon le catho ou Le Pen la facho. Fascinant.
Cette lecture orientée de l’élection de Benoît Hamon, qu’on nous a donnée comme « incapable de mener la Gauche à la victoire » me semble capitale à décrypter.
On ne cessa de nous dire que « la Gauche a tué la Gauche / s’est tiré une balle dans le pied / s’est auto-détruite à coups de guerres intestines ». Mais ce que l’on lit ici, c’est l’incapacité ou le refus des médias tant à lire le coeur des citoyens que qu’envisager, purement et simplement, que la Gauche puisse gouverner. La vraie Gauche, s’entend. Pas le régime censément socialiste de François Hollande et Manuel Valls. Ce mantra, ils nous l’ont bassiné tout le long de la campagne, tout en braquant des projecteurs attendris sur Emmanuel Macron (c’est bô, un jeune qui grimpe à toute vitesse).
Il me semble que ces décrypteurs de l’actualité, si occupés à fabriquer de toute pièce « l’effet Macron » (si célèbre et célébré pour ce qu’il fit, il est vrai, durant son mandat dans l’administration Hollande, n’est-ce pas ?) auraient dû, plus que tout, se garder de dire aux Français qui est présidentiable, ou pas. Et plus encore de faire insulte tant à notre intelligence qu’à notre liberté de choisir, démocratiquement, nos candidats.
La lecture paternaliste et dédaigneuse des camemberts de vote a teinté toute cette campagne. Elle a fait bien pis, à mon humble avis, que l’incessant manège des « affaires », pour brouiller le débat, et embrouiller le votant.
Tout fut fait pour promouvoir au plus haut le spectaculaire : la prise en compte excessive de la si fluctuante donnée de « présidentiabilité », le rappel incessant d’un ‘charisme’ reconnu à Macron (ah bon ? — au passage — où ça ?), la valorisation des talents d’orateur de Jean-Luc Mélenchon (mais pas grand chose sur son programme, ce qui aurait été nettement plus intéressant), les scandales à répétition, exposés en riant, et une partialité qui ne cessait, toujours davantage, de se trahir.
Avons-nous assisté, réellement, à une élection ? Il me semble pour ma part avoir suivi, bien contre mon gré, une télé-réalité.
Les chaînes info se faisaient un devoir de devenir plus proches de leur public en affichant les tweets les plus marquants. Critères ? de la punchline à gogo. Rien d’autre.
Un show. D’autant plus criminel qu’on en connaît l’influence, dans cette ère de ‘vote utile’ et de poussées de ras-le-bol épidermiques.
« L’appétit de l’argent et l’indifférence aux choses de la grandeur avaient opéré en même temps pour donner à la France une presse qui, à de rares exceptions près, n’avait d’autres buts que de grandir la puissance de quelques-uns et d’autre effet que d’avilir la moralité de tous. Il n’a donc pas été difficile à cette presse de devenir ce qu’elle a été de 1940 à 1944, c’est-à-dire la honte du pays. »
Albert Camus
N’en déplaise à un sondage dont les questions étaient particulièrement calibrées pour ouvrir la voie à des lectures réductrices, j’ai voté Hamon, pour ma part, parce que (oui) il me semblait le plus à même, dans cette Primaire, de représenter les idées humanistes et solidaires de la Gauche (/1) ET parce que je pense qu’il aurait fait un bon président (/2). Pas de « ou », juste un « ET ».
J’ai voté pour lui parce que certains des pans de son programme figurent parmi les choses les plus intelligentes et pertinentes que j’ai entendue depuis des lustres. Et ces deux « gadgets », l’intelligence et la pertinence, sont littéralement ma dope préférée.
On ne se rue pas bille en tête sur le revenu universel d’existence (merci). Sur ce point, je rejoins ce qu’il en a dit dans les derniers temps de sa campagne : c’est la très probable solution, mais sa mise en place demanderait des étapes. Cela demeure l’avenir prescrit, quoi qu’on en dise. Laissons cela de côté.
Mais concernant la niche d’emplois des énergies propres, l’écologie, et la prise en compte du travail robotisé dans la taxation (et donc la refonte de A à Z de nos modes de taxations des entreprises), entre autres… il faut vraiment être totalement mal documenté, ou souffrir d’une exemplaire mauvaise foi, pour qualifier Hamon de doux rêveur ou (plus désopilant encore) de dinosaure adverse au progrès. Le seul qui aura véritablement adressé cette évolution du paysage technologique, c’est bien lui ! Et ne pas prendre en compte ces paramètres, et la raréfaction inexorable des emplois en parallèle avec la courbe de croissance démographique, c’est véritablement enfoncer la tête dans le sable et attendre que la silice soit totalement épuisée pour, bien involontairement, recouvrer la vue.
On ne nous présente comme des solutions viables et raisonnables, finalement, qu’une politique « de vieux exécutée par des vieux », qui a déjà montré ses limites. Et notez que c’est une « vieille » qui le dit 😉 . Mais assez branchée SF, et geek de la première heure, pour ne pas frémir devant les nouvelles technologies et refuser de s’en servir, ni en voir tout autant les évidentes dérives.
Et de grâce, ne me parlez pas ici de Mélenchon, et des votes de gauche qu’Hamon lui aurait ‘volés’. Nos votes se livrent librement, supposés camarades. Merci de ne pas nous prendre pour vos hochets, ainsi que la Presse l’a fait. J’ai eu l’honneur contestable de débattre avec nombre d’électeurs de la France Insoumise, avant le premier tour des présidentielles. Quand on est insoumis « en bloc », en suivant un mode d’emploi commun et en chantant en choeur les mêmes phrases, on n’est plus qu’une armée comme les autres, marchant simplement au son d’un autre fifre. Et aussi vrai que je choisis mes combats seule, sans Dieu, sans maître, sans nationalité ni parti politique, je ne reconnais en vous aucune insoumission. Le discours extrémisme radical a le même fumet qu’il soit de Droite ou de Gauche. Si ce dernier empeste moins, il n’en plaît pas pour autant à mon odorat.
Tracez un cercle, et vous verrez qu’à l’aune de ce spectre, il y a plus de parenté entre les extrêmes, qu’ils se reconnaissent de droite ou de gauche qu’avec toute autre partie constitutive de son arc. Je ne conçois positivement que l’extrémisme personnel et individuel. Tous les autres ne sont que des religions mieux déguisées que les autres qui, pour bêler bien fort leur insoumission, n’en bêlent pas moins.
Voici pour couper court à ces fatigants pop-ups des soutiens de Méluche, qui sont venus se greffer, avec leur nez en l’air et leur révolution préfabriquée, sur absolument toute conversation accessible, depuis des mois, au point de nous rendre leur patron aussi antipathique, par contamination, qu’eux.
Je ne dis pas que le programme de Mélenchon n’était pas extrêmement intéressant, et composé qu’un grand nombre d’excellents points. Mais nous sommes bon nombre à avoir préféré un autre programme (de Gauche, ne vous déplaise), voilà tout. Comme il était de notre droit de le faire, sans soumission, y compris à vous.
Nous avions besoin d’idées innovantes, disais-je donc, et de nouvelles façons d’envisager la suite de notre épopée. D’un esprit capable de regarder en face les mutations technologiques et économiques de cette ère sans oublier que sans conscience la gouvernance n’est rien. De quelqu’un qui soit prêt à oser quelque chose, sans chauvinisme de mauvais aloi ou envie ; de s’inspirer de ce qui marche déjà ailleurs et de recaler les vieux modèles ou fausses bonnes solutions qui ont démontré leur vacuité, tant à Droite qu’à Gauche. On ne combattra pas l’obscurantisme en se repliant sur des modèles religieux aussi contestables que ceux de nos adversaires déclarés, et on ne fera pas face avec force aux enjeux de la mondialisation en caquetant des « les Français et c’est tout (na !) ». Mais pas non plus en dressant les classes sociales les unes contre les autres sur la base de clivages qui ont évolué depuis Marx, et depuis nos sofas.
Ce sont là des réflexes de survie, motivés uniquement par la peur. Des réactions, non des actions. Et tout citoyen qui a étudié correctement l’histoire devrait de savoir. On ne sort jamais d’une crise en faisant retraite dans un Age d’Or fantasmé, et une identité aussi virtuelle qu’un avatar webbien. Comme l’a justement chanté un artiste français (cocorico, Marine and co. !)
On avance, on avance, on avance
C’est une évidence, on n’a pas assez d’essence
Pour faire la route dans l’autre sens
Alors… on avance.
Alain Souchon
Donc… le meilleur chemin vers l’avenir est… en avant, et non en arrière. Et si l’on dit que « c’est dans les vieilles casseroles que l’on fait la meilleure soupe »… mon avis est qu’elle finissent toujours par nous faire boire… le bouillon, quand il s’agit de Res Publica.
Nous n’avions besoin ni de division communautariste, ni de repli sur des positions identitaires antérieures au Siècle des Lumières. Nous avions besoin d’un esprit avant-gardiste et clair, lucide et documenté, qui ose encore, pourtant, nous élever au-dessus du stade de la bête et de sa « loi de la Jungle » pour aller vers la solidarité et l’humanisme qui, seuls, peuvent nous sauver de nous-mêmes. Et certainement pas d’un ‘catholique’ qui a rayé la Charité de la Bible (une vertu sur trois ? C’est du lourd ! Bientôt l’Espoir, aussi, pour ne conserver que la Foi ?), ni de l’héritière d’une dynastie fascisante qui nous ramène à tout ce qui nous fit honte jadis. Mais pas, non plus, de discours démagogiques, rameau d’olivier en main et trémolos dans la voix.
D’aucune bordel de « figure christique », se roulant ventre en l’air dans les applaudissements extatiques d’un public se croyant à l’Olympia. Pardon de préférer vibrer sur la limpidité des idées que sur la capacité de nos politicards à se monter bon « performers ».
Pendant que cette scène déployait ses ors et ses pampres, on nous présentait Benoît Hamon comme, tout à tour, un socialiste (comme Hollande, c’est maaaaal !) et comme un « sale frondeur ». Sans jamais avoir de souci avec la conjugaison de ces antithèses. Et la Presse de répéter / marteler / seriner, tel le serpent Kaa du Livre de la Jungle : impossible, infaisable, foutu d’avance. On se serait cru, ma parole, au PMU, à faire des pronostics sur la cote des chevaux, et non la validité d’un programme, ou l’état de la psyché de tout un peuple.
Cette campagne fut de bout en bout, dans l’objectif des médias, un exercice de mépris caractérisé.
Irréaliste ? Si tels est le cas, messieurs et dames de « l’opinion », alors la politique suicidaire de la majorité de nos lamentables candidats en matière d’écologie nous mènera plus vite au point d’extinction, main dans la main avec le désopilant Donald Trump. Il y aura peut-être matière à se réjouir ? Si notre civilisation doit devenir le royaume des carnassiers et des charognards, sa disparition ne sera pas une grande perte, à mon humble avis !
Peut-être suis-je moi-aussi irréaliste / utopiste / naïve, mais j’ai eu un grand plaisir à me rendre aux urnes, durant les primaires. A faire, oui, ce vote de conviction qui semble si irresponsable aux perroquets de la Presse. À voter « pour » quelqu’un, et non pas contre. Cela faisait plus des lustres que cela ne m’était pas arrivé. J’ai réitéré ce vote au premier tour des présidentielles, en sachant que la campagne de dumping menée par mes ‘chers’ confrères de Médias et les fan-clubs de meilleurs « entertainers » avaient déjà, très probablement, sabordé toute chance que mes voeux soient exaucés.
Résultat des courses : Le Pen vs Macron.
N’est-il pas incroyable, entre nous, que l’on blâme les Socialistes pour nous avoir menés dans le mur, alors qu’ils le firent via une politique… de Droite ? Et que l’on plébiscite l’artisan de la Loi Travail pour continuer ce fabuleux travail ?
On n’en finit pas de rire, jusqu’au moment où il ne restera plus qu’à pleurer.
Je comprends la démotivation de mes camarades, érodés par les manoeuvres de Hollande & co. avant même qu’il accède aux plus hautes fonctions de l’État (on se souvient du coup de Jarnac joué à Ségolène Royal, ici ?). Je comprends le désenchantement et la fatigue, et tout autant le dégoût de ceux qui ont viré vers des idées assez extrêmes pour sembler différentes, qu’elles soient de droite ou de gauche. Je comprends la désaffection des urnes, devant la vaste blague qu’est devenue la politique. Je le comprends, oui, mais ne peut trouver à respecter ni cette passivité, ni cette chute dans l’extrémisme. S’il y a un choix que nous n’avons pas, c’est bien, celui de laisser les plus aliénés de nos concitoyens décider à notre place de notre destin.
Nous avons « voté utile ». Nous en avons souvent payé la note. Bien que le goût de cette scène 100 fois répétée nous arrache la gorge, avions-nous pourtant le choix de ne pas être au rendez-vous, et de laisser passer l’Extrême-Droite ?
L’isoloir n’est pas une manif, les amis. Pas l’occasion d’exprimer un mécontentement dont les ‘hautes sphères’ — concrètement — se tapent.
Il s’agissait de confier les rênes du pays à des gens dont la tendance ‘démocrate’ n’existe qu’au moment où ils nous réclament leur ticket d’entrée. Une fois ceci opéré, nous savons très bien ce qu’ils en font.
Ils sont un outil de manipulation qui permet aux caciques de la politique de rester en place ? Oui, très certainement. Mais les idées qu’ils professent sont bel et bien les leurs. Elles sont infiniment plus graves que la politique droitiste et éculée de Macron.
La campagne a été une blague. Le scrutin ? Idem.
Qu’allons-nous devenir, coincés entre Trump, le Brexit, et la crise de nerf française ? De la chair pour l’Achéron, ou les graines d’une enfin plausible révolution. Ou rien.
Laisse aller. A l’échelle de la planète, ce n’est qu’un grain de sable dans le ventre bombé du sablier. Lorsque nous mériterons un régime qui nous fasse à la fois honneur et justice… on l’aura. Avec un peu de chance, qui sait, nous aurons même une Presse digne de ce nom, pour refléter et décrypter et non organiser des « Vote Story ». On peut toujours rêver !
Good night & good luck
Votre indécrottable Cassandre
LS/.
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