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La Tisseuse & Co. – Dissection d’un livre à l’ère des attentes communautaristes

Ceci n’est pas le sujet.
Ceci est un (parlant) liminaire illustratif au blog qui suivra.

Zoom sur un écho dissonant

clergy-meetings-demotivator

Il y a peu, je suis tombée sur une critique vidéo de mon La Tisseuse, Contes de Fées, Contes de Failles dans laquelle une Booktubeuse, quoique ayant apprécié l’opus, déplorait que les personnages soient ‘hétéronormés / cisgenre / pas assez féministes / et qu’il n’y ait pas assez d’handicapés ou personnes ayant ‘toutes couleurs de peau et tous types de physiques’.

À ce stade, évidemment, j’entends déjà mes lecteurs rire aux larmes.;)
Et en particulier la relectrice qui me disait en riant il y a peu, en commentaire à mon dernier roman, que j’allais me faire taxer d’être ‘payée par le lobby LGBT, (une fois de plus)’. Ledit roman (Hangul Express) faisant la part belle aux relations homosexuelles et bisexuelles (les fidèles de la Trame diraient ‘comme d’habitude’), en sus de présenter une très large majorité de personnages asiatiques.

Et dans la mesure où mes prises de partie anti-racistes, pour la communauté LGBT (depuis 1981, please), et féministes m’ont valu nombre de débats et ‘catfights’… les remarques relevées dans cette vidéo prêtent évidemment à sourire.

La chroniqueuse pourrait m’opposer qu’elle n’a rien de vu de tel dans mon premier recueil, où elle a trouvé les femmes ‘soumises’. Je lui rétorquerais alors que je trouve cela curieux dans un opus où des dames trucident gaillardement des messieurs dans nombre de textes, mais admettons.

Plongeons donc un instant dans les arcanes qui président aux choix des auteurs.

Si la Tisseuse présente des personnages ‘cisgenres’ (quoique cette expression modasse me fasse toujours étouffer) c’est, chère lectrice, que le thème de cet opus est, donc, la féerie et le mythe. Et que, non, je ne déconne point avec le tissu du mythe. Et je veux dire par là : jamais.

Concernant, donc, les histoires qui en relèvent directement :
Perséphone et Hadès (‘Le cœur de l’Hiver’) forment un couple hétérosexuel. Ce n’est pas moi qui le dit : c’est la mythologie grecque.
Les russalki (‘Un miroir de Galets’) piègent et tuent des hommes. Ce n’est pas moi qui le dit : c’est le folklore slave.
Les Banshees (‘A l’Ombre des Ifs Foudroyés’) pleurent pour les hommes des grandes familles irlandaises. Ce n’est pas moi qui le dit : c’est le folklore celtique.

[Passons allègrement ‘Runaway train’ et ‘Couleurs d’Automne’ : aucune histoire amoureuse à bord.]

Quid, alors, de :

– ‘La Gorgone Enfant’ :
Si la jeune gorgone s’était prise de fascination pour le cadavre d’une sirène (femme), cet angle aurait distrait l’attention du véritable sujet : à savoir l’image d’altérité et monstruosité qui lui est imposée par son entourage. De la quête de son identité propre.
Or elle est élevée uniquement, sur l’île qui lui sert à la fois de pouponnière et de geôle, par des femmes. L’homme-sirène représente dont ‘l’autre’, y compris par son genre.
Aurait-elle fantasmé sur un corps ‘étranger’ féminin ? Probablement pas : car elle est entourée de femmes, et que celles-ci représentent donc pour elle la claustration.
Ce qui est métaphorisé ici, c’est le poids du regard et des attentes des femmes sur les petites filles. La façon dont nombre de femmes se rendent complices du cadre normatif imposé par les hommes sur les jeunes générations.
Il s’agit donc, oui (comme souvent) d’un texte féministe.

– ‘Les Promesses du Fleuve’.
Si Thanatos n’est pas libéré par un mâle, c’est parce que, justement, la désobéissance aux édits royaux est plus transgressive venue d’une femme.
Un homme violant les ordres de son roi ne l’aurait fait qu’en tant qu’homme : à savoir en tant que mâle affrontant un mâle de station plus élevée (roi). Il ne serait agi alors, hypothétiquement, que du portrait d’une ambition ; d’un affrontement entre l’ancienne génération et la nouvelle.
Venant d’une femme, en ces lieux, la transgression est pire. Parce qu’elle est inféodée à son roi, et aux hommes en général en tant que femme.
En outre, notons qu’il est ici question de libérer la mort en personne, que le roi a piégée et incarcérée, bousculant l’ordre naturel. Or, au titre symbolique, la femme représente l’émission de la vie. Le départ du cycle naturel dont Thanatos marque la fin. Il s’agit donc de la vie libérant la mort. De la reprise de l’Ouroboros du mouvement / du cycle naturel.
Ce motif est semblable symboliquement à celui de l’incarcération de Coré / Perséphone aux Enfers, qui avait abouti à la cessation du cycle des saisons.
C’est pourquoi ce texte est classé en ‘été’ = à l’opposé de l’Hiver. Il traite du même motif mythologique que ‘Le cœur de l’Hiver’, mais de l’autre côté exactement du spectre : la mort est ici entravée comme le printemps l’est dans le texte concernant Perséphone. On enferme la vie dans ‘Le cœur de l’Hiver’ ; on enferme la mort dans ‘Les Promesses du Fleuve’.
Dans les deux cas la reprise du cycle dépend du choix d’une femme.

– ‘La Loi du Flocon’.
Si la Yuki-Onna s’attache à la perdition d’un homme, c’est parce que l’histoire se serait terminée, autrement, en trois pages. Nous sommes dans le Japon médiéval. Il serait absolument absurde de poser une femme de la classe samouraï assistant son propre père lors de son seppuku, et devenant ensuite rônin sur les routes.
Un auteur qui se sert d’un contexte historique et en viole les axiomes est à mettre au pilori.
La place de la femme dans les sociétés du monde réel fut (et demeure encore à bien des titres) ce qu’elle fut, que cela nous plaise ou pas. Réinventer cet état de fait serait non seulement absurde, mais un contresens absolu : on ne voile pas la réalité si elle nous déplaît ; on le dénonce.
De même, dans le folklore japonais, je n’ai jamais trouvé de conte dans lequel une Yuki-Onna aurait causé la perdition d’une autre femme : elles s’attaquent aux hommes, exclusivement.
On notera toutefois (à moins de vouloir se rendre aveugle) que c’est une femme qui sauve, tatouage après tatouage, le rônin Seppen de cette adversaire.

– Le Lys Noir.
En liminaire : la Leanan sídhe (figure légendaire celtico-anglaise du XIXe siècle) est toujours une femme.
Il ne s’agit pas d’une histoire d’amour ou relation au sens strict. Il n’est pas question de sentiment ou de sexe. Je peine donc à voir en quoi elle serait ‘hétéronormée’.
Si ce conte met en scène un homme et une femme, c’est qu’il me semblait plus intéressant ET plus fidèle à l’esprit victorien que ce soit un homme qui succombe à cette ‘fascination artistique’.
Le sujet est : l’inspiration tueuse ; ce que l’artiste est prêt à sacrifier pour son art.
L’inclusion d’un motif homosexuel aurait encore une fois détourné l’œil du lecteur du véritable thème / enjeu, et ceci sans aucune nécessité.

– ‘À l’Image de la Nuit’.
L’histoire montre comme Finstern, roi de la cour féerique unseelie de Dorcha, tombe (brièvement) amoureux à cause d’un tour qui lui est joué.
Ceci est, évidemment, un clin d’œil au ‘Songe d’une Nuit d’Été’ de Shakespeare, où la reine des fées Titania est victime du même sort, et via le même procédé exactement.
Il aurait pu, quitte à tomber amoureux de ‘la première personne aperçue à son réveil’, d’un homme ?
Non.
Parce que (comme les lecteurs des autres textes concernant ce personnage récurrent le savent) Luna est l’annonciation, par ses particularités physiques, du tour que joueront les Parques à Finstern ultérieurement : à savoir la ‘création’ d’Angharad d’Hiver, celle qui est supposée le conduire à sa perte (dans La Sève et Le Givre et suites).
Mes lecteurs savent pertinemment, toutefois, que ce roi, comme toutes les fées de mon univers, est bisexuel. Mes fées ne tiennent pas les clivages de genre pour réels, ou importants, sauf lorsqu’il est question, évidemment, de se reproduire (non il n’y a pas de PMA en Féerie… quoique ce soit moins vrai pour la GPA 😉 )

On en vient à l’aspect important qui préside aux relations hétérosexuelles dans ‘Frost’, ‘En Tissant la Trame’, et ‘Le Vent dans l’Ouvroir’. La raison en est identique dans les trois cas : le point focal est la production d’un ou plusieurs enfants.
L’enfant mi-fée mi-mortel dans ‘Frost’ ; Les deux enfants de mères différentes d’Absalon dans ‘En Tissant la Trame’ ; le fils de Moera et Janus dans ‘Le Vent dans l’Ouvroir’.
Lorsque l’élément en question, à savoir une progéniture biologique, est un enjeu important du texte, il est impossible dans un contexte antique ou médiéval de faire l’impasse sur ‘la façon naturelle dont ces choses se font’. Et, ajouterais-je : il n’y a pas lieu / aucune raison de le faire.

Bien que les relations homosexuelles soient nombreuses dans mon œuvre, je ne choisis jamais l’orientation sexuelle de mes personnages sans qu’elle est un sens, et soit en conformité avec le milieu (historique, folklorique, de temps et de lieu) dans lequel l’histoire s’inscrit.
L’orientation sexuelle d’un personnage n’est pas un accessoire de mode. Elle n’est pas déterminée par l’air du temps, un panel représentatif (souffrez que je vomisse), ou le désir de caresser une communauté dans le sens de poil.
Elle doit être logique, et servir le propos exprimé par l’histoire.

C’est la raison pour laquelle je trouve la remarque sur les handicapés tout aussi étrange.
Si j’avais choisi de travailler sur Héphaïstos (boiteux), ou Nuada (manchot), il y aurait eu à bord des personnages souffrant de handicaps. Mais nulle histoire ne m’est venue pour l’instant à leur propos. C’est tout.

Pour en finir avec ce pénible catalogue, un mot sur les remarques en rapport avec l’apparence des personnages : à savoir leur ‘beauté’.

Rappelons que dans le folklore et le mythe, la beauté physique est un attribut indissociable des dieux. On notera que le point focal du mythe celte de Nuada est que, justement, il est manchot : or, dans la civilisation celtique, un roi handicapé n’est pas autorisé à régner. La façon dont il contourne cet obstacle est un point focal du mythe le concernant. Il en va de même pour Héphaïstos, moqué et méprisé par l’Olympe en raison de son handicap et de son apparence disgracieuse.
Le modèle ‘divin’ archaïque exige une certaine intégrité et perfection physique. Il s’agit là, évidemment, d’une donnée symbolique.
Cette formule est encore plus flagrante dès lors qu’il s’agit des fées. C’est à cette apparence ‘inhumainement esthétique’ que le mortel peut tout d’abord les identifier. Ce charme (au sens strict = magique ; nb : ce n’est pas pour rien que ‘glamour’ est à l’origine le terme donné par le folklore aux enchantements féeriques) constitue également le piège qui entraînera le malheureux vers la tragédie : quoique sachant qu’il se trouve devant une créature ‘magique’, et donc dangereuse, il ne peut pourtant résister. L’arme de la féerie est le désir. Ici la beauté aveugle, au sens strict.
La beauté est le synonyme et l’accessoire premier de l’enchantement.
La valse de l’être aux prises avec ses propres impulsions, désirs, obsessions, est un motif prééminent dans mon œuvre. À ce niveau, le légendaire – qu’il s’agisse de la mythologie ou du folklore – est un terreau passionnant. Je l’aime trop, toutefois, pour en faire usage sans respect de ses codes. Cela n’aurait aucun sens.

Ceci ne constitue pas une ‘justification’ de mes choix, mais un appel (général) à ne pas envisager la littérature comme un joujou, où les éléments formant l’identité des personnages seraient distribués au hasard, ou pour suivre une tendance.

Concernant le côté ‘hétéronormé’ des personnages, cela me hérisse particulièrement le poil.
Un auteur ne parle mieux de ce qu’il connaît. Je ne verrais aucun problème, personnellement, à ce qu’un auteur ou une auteure ‘cisgenre’ (qualification que je trouve pour ma part aussi crasseuse que celles que les homophobes destinent à ceux dont ils méprisent la nature) ne se sentent pas habilités à déplier un mode relationnel et sexuel dont ils n’ont aucune expérience personnelle.
Je me sentirais certainement gênée, pour ma part, d’exploiter le thème de la transsexualité ou de la paraplégie alors que je n’ai rien expérimenté de ces sensibles enjeux.
Le risque de commettre une erreur est trop élevé, et je serais véritablement accablée si je tombais ‘à côté du sujet’ au point de blesser autrui.
Lorsqu’on n’est pas sûr de pouvoir aborder un sujet avec la justesse qu’il le mérite, la meilleure chose que puisse faire un auteur est de s’abstenir.
Quant à l’exploiter au sens strict, c’est là un mercenariat auquel rien ne pourrait m’obliger.

Les handicapés, LGBT, racisés ne sont pas, non des crayons dans mon plumier.
Derrière chaque personne porteur de ces typologies il y a une pleine galerie d’enjeux vitaux, d’abus répétés, d’ostracisme toujours vivace, et de souffrance.
L’auteur opportuniste qui s’empare de ce matériau pour complaire ne recevra jamais mon appréciation, ou mon respect. Le lecteur qui nous réclame de suivre un ‘cahier des charges tendance’… non plus.

 

Promenade touristique dans le backstage

 

Au chapitre de la création des personnages (aspect pour lequel tout un chacun sort à présent des tutoriaux) ma méthode relève davantage de la ‘sensation des personnages’.
Pas de plan de masse, pas de templates, et encore moins de moules.
Au-delà des options qui relèvent strictement de la façon dont le personnage se met au service du thème que je souhaite traiter (c’est particulièrement le cas dans mes nouvelles, bien plus que dans mes romans), m es personnages me disent eux-mêmes qui ils sont / seront, au fil des premières pages où ils interviennent.
L’empreinte initiale tient en d’aspects : leur apparence physique (afin que le lecteur puisse les visualiser au plus tôt) et leur attitude générale. Et même ceci ‘me vient’ plus que je ne le décide.
Tout le reste, y compris leur nationalité, culture, tics de langage, dress-code, caractéristiques de leur mode d’expression (laconiques ou bavards, sérieux ou rieurs, intro ou extravertis, ect.), ce sont eux qui me le dictent. Il en va de même de leur orientation sexuelle.
Je ne me demande jamais combien d’hétéros, d’homos ou de bis j’ai à bord, et si c’est assez ‘représentatif’. J’envisage chaque personnage comme un individu, pas comme un ‘morceau de statistique’.

Exempli gratia :

Joy et Shell dans ‘Voix de Sève’. Il était prévu que Joy, venant en voyage d’étude à Frontier, s’attache à quelqu’un et souhaite rester. Je l’ai entourée de diverses ‘possibilités’, et lui ai demandé, au bout de quelques pages : vers lequel veux-tu aller ? Ce fut Shell, première expérience lesbienne de Joy. Parce que c’était Shell, point.

Dans le cas des Faes de Vertigen, la donne est encore plus facile : tous les Faes sont éclectiques dans leurs goûts.
On a pu voir ainsi que Finstern avait eu une aventure avec l’Amadan (un gars) et Sin (une fille).
De même que Kelis a une histoire avec Nicnevin (un fille) et Elzeriad (un gars). Dans son incarnation suivante, son orientation se détermine davantage : Priest est exclusivement gay (et il y a une raison à cela), tandis que Walk (Elzeriad) demeure bi.
Mes Faes, concernant cet aspect, ne comprennent même pas les questions de genre. Pour eux, le fourreau de la chair n’est qu’un vêtement de plus. L’attraction réside à un autre niveau.
‘Tous les goûts sont dans leur nature’ (© Dutronc) ; certains ont simplement leurs préférences.
Leurs héritiers Fays sont sensiblement identiques en leurs options, de même que les Artisans d’Isenne. Seuls les Mortels, au final, demeurent un peu plus tranchés dans leur orientation.

Laisser le choix aux personnages me semble être la méthode la plus naturelle de procéder.
Je n’en connais pas de meilleure.
Cela implique, en revanche, qu’on ne ‘force’ pas les choses dans un sens ou dans l’autre pour obéir à des diktats représentatifs.

Il en va de même pour l’origine géographique et la couleur de peau des personnages.
Je n’ai pas imposé un quota paritaire dans les Premiers de Frontier, par exemple. Pas déterminé qu’il me fallait tant de femmes, tant d’hommes, et un panel de ‘couleurs’.
Ash est amérindien parce que je l’ai senti ainsi. Hunter et Garnet sont métisses selon le même principe. Et Rope est Noir parce que je le visualisais ainsi, et que ce trait était propice à mieux marquer le contraste entre son vécu et celui de Crescent.
Crescent a été élevée dans une communauté (blanche) ultra-chrétienne, et s’en est évadée très jeune pour vivre seule dans les bois. Elle est sauvage et libre.
Rope, dont on ignore précisément le tracé, vient chargé des échos de nombreuses générations ostracisées, issues de l’esclavage. Il possède cette tension et cette sobriété de ceux qui ont l’expérience de la discrimination, et de la violence.
Ce modèle dichotomique est très semblable à celui déplié par Ivy et Fern dans Sous le Lierre.
Ce n’est pas pour rien que les deux hommes, ici, sont forgerons ; une caste à la fois chthonienne et porteuse d’images ‘diaboliques’ dans la plupart des civilisations.
Crescent et Ivy sont des esprits élémentaires au sens strict, étouffés par leur cercle familial.
Rope et Fern sont nés parias, désavoués, et écrasés sous les clichés sociaux.
Ce n’est pas pour rien non plus (n’en déplaise aux amatrices de clichés ‘romanesco-romantiques’ que j’ai pu lire ailleurs) que Fern est un enfant illégitime (aka ‘bâtard’). C’est là la marque qui le met au banc de la société, là où sa couleur de peau est celle de Rope.
Il s’agit de deux variantes sur le même motif.

Ici, la typologie de Rope, sa couleur de peau, était un élément utile au schéma, et à la compréhension immédiate du personnage. Elle n’est pas là ‘pour faire joli’, ‘tendance’, ou complaire à des quotas.
Il en va de même du runner Praetorius dans Hangul Express. Je voulais un personnage d’une immense résilience, qui a subi l’incarcération, la torture, l’ostracisme, sans que cela ait pu l’abattre un seul instant. Un activiste anti-raciste tirant sa détermination d’une situation vécue directement, et de laquelle il a triomphé, mais dont il conserve certaines marques psychologiques (son côté parfois têtu sur certains sujets). Je l’ai fait naître en Afrique du Sud à l’époque de l’Apartheid parce que cela cadrait avec son profil. Point.
Le fait qu’il endosse ouvertement, en sus, son homosexualité (redoublant ainsi les discriminations dont il est l’objet) n’est qu’une marque supplémentaire de sa force d’âme. Rien de plus.

C’est un point de mon petit évangile sur lequel je n’insisterai jamais trop : ‘form follows function’ (© le grand architecte Louis Henry Sullivan). La forme procède de la fonction. Jamais l’inverse.
Lorsque l’orientation sexuelle ou l’ethnie ont un rôle dans l’histoire, c’est cette fonction du personnage qui dicte la forme de son existence.

À présent que ce cas d’espèce versé au dossier a trouvé sa réponse, nous allons pouvoir passer à ce qui m’intéresse vraiment de déplier, et qui constitue au moyeu du sujet : la nouvelle dictature des normes.

Rendez-vous à bord du blog suivant.

Un commentaire sur “La Tisseuse & Co. – Dissection d’un livre à l’ère des attentes communautaristes

  1. Halcyon
    janvier 29, 2020

    Voilà qui est clair et bien « envoyé »…

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Cette entrée a été publiée le novembre 29, 2019 par dans Création *libre*, Le métier d'écrire, Songeries sur la morphologie littéraire, et est taguée , .

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